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La communauté internationale peut-elle (réellement) vaincre le virus Ebola ?

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Alors que l'OMS assurait avoir maîtrisé le virus, de nouveaux cas sont apparus en Sierra Leone, remettant en cause les méthodes de lutte contre le virus.
Alors que l’OMS assurait avoir maîtrisé le virus, de nouveaux cas sont apparus en Sierra Leone, remettant en cause les méthodes de lutte contre le virus.

Identifié pour la première fois chez l’homme en 1976, le virus Ebola vient compléter la longue liste des maladies les plus meurtrières de l’Histoire. Après la peste noire au XIVème siècle, la grippe espagnole à la fin de la Seconde guerre mondiale, ou encore le sida né dans les années 1980, les victimes du virus Ebola (plus de 11 000 morts) atteignent un nombre record à l’heure où la science et la technologie n’ont jamais été aussi perfectionnées. Alors qu’il semblait maîtrisé en Afrique de l’Ouest, foyer de l’infection, le doute demeure encore quant à la capacité des autorités nationales et internationales à mettre fin à ce qui sera peut-être la maladie du siècle.

Contrôles sanitaires et coordination de la lutte contre l’épidémie

En 2013, le premier cas du virus est déclaré en Guinée. Initialement isolé, Ebola se propage progressivement au cours de l’année 2014 au Liberia, en Sierra Leone, au Mali, au Niger, ou encore au Sénégal. Quarante ans après son identification au Soudan ainsi qu’au nord du Zaïre en 1976, le nombre d’épidémies engendrées par le virus en Afrique de l’Ouest s’élève désormais à 6, entraînant généralement la mort de 40% des patients contaminés.

Renforcement de la surveillance médicale dans les grands aéroports africains, mise en quarantaine d’une partie de la population et de certaines régions des pays les plus touchés, restriction des importations de viande en provenance de ces derniers, contrôles accentués aux frontières et tentative d’information de la population ont été mis en place dans l’urgence, au cours des années 2014 et 2015, afin de donner le temps nécessaire aux dirigeants politiques et aux acteurs de la recherche de planifier une riposte coordonnée, et de limiter le nombre de victimes. Progressivement, le nombre de nouvelles personnes touchées diminue dans les pays concernés, en particulier au Sénégal, au Mali et au Niger et une mission de l’ONU est créée pour lutter contre ce phénomène, l’Unmeer (Mission des Nations unies pour l’action d’urgence contre Ebola).

La difficile maîtrise d’un virus qui défie les frontières

Cependant, au lendemain de l’annonce par l’OMS de la fin de l’épidémie en Afrique de l’Ouest le 15 janvier dernier, un nouveau cas, suivi d’un deuxième quelques jours après, a été déclaré en Sierra Leone, faisant ainsi échec à une énième déclaration d’endiguement du virus. Oui, mais alors pourquoi la communauté internationale fait preuve de tant de difficultés, alors que plusieurs millions d’euros d’aides ont été déboursés pour mettre fin à l’épidémie ? La propagation est intervenue dans des pays à faible niveau de développement, au sein desquels les moyens nationaux déployés pour limiter la propagation ont été très insuffisants face à la brutalité et la rapidité de transmission du virus. Le contrôle des frontières, devenues presque invisibles à l’heure de la mondialisation, comme le souligne la montée du terrorisme dans cette zone, est resté très insuffisant face à la nécessité de créer des barrières sanitaires fiables.

Malgré une réelle coordination internationale en matière de recherche sur le virus, pour lequel le retard est grand et l’urgence de mise, qui a débouché sur la mise en avant d’un vaccin testé le 31 juillet 2015, les grandes puissances semblent impuissantes. Aussi, si le système de prise en charge en cas de nouveaux cas semble effectif, l’avenir de la maîtrise du virus incertain. En marge de ce phénomène, la communauté internationale doit désormais faire face à l’apparition d’un nouveau virus, Zika, qui touche d’ores et déjà 22 des 51 Etats américains.

 

 

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